LA FRANCE EN DIAGONALE !

Du Conquet (29) à l'Italie ou "BREST-MENTON 2002"

Préambule

Je voudrais dédier ce récit à mes parents (qui se sont souciés de moi pendant cette randonnée), à ma femme (qui aurait bien aimé voir autant de paysages différents), aux délégués fédéraux et à tous les membres de l'Amicale des Diagonalistes de France sans oublier un ami savoyard qui a tenté cette balade en 1996... N'oubliez pas de consulter la version anglaise de cette aventure sur mon site web (http://www.geocities.com/jeanpba)

 

Après avoir tenté et réussi ma première Diagonale de France, de Menton à Hendaye, en Septembre 2000 (suivre ce lien pour lire cet autre récit), j'ai décidé cette année de tenter la plus longue Diagonale, en autonomie comme l'impose le réglement. Le projet a cheminé dans mon esprit, et tout à bien failli s'arrêter après une chute sur un chat au mois d'Août dernier. Les conséquences ont été impressionnantes mais heureusement pas graves. Alors, j'ai repris confiance en étant bien conscient que la fatigue et la vitesse peuvent engendrer de graves conséquences. Ce récit montre mon aventure avec ma randonneuse de 28kgs, mes sacoches ainsi que mon appareil photo afin de pouvoir revivre cette Diagonale en Hiver devant d'agréables clichés...

 

 
 

 Avant le grand départ, j'ai longuement préparé cette randonnée (Itinéraires photocopiés, plans de route, plans de villes, hôtels) sans oublier ma randonneuse avec ses sacoches...

 

Enfin vint le jour du départ. Je me suis rendu à Brest en deux jours en train en emballant mon vélo dans une sacoche en tissu. Voici justement le résultat dans le train Grande Ligne...

 
 

Le jour avant le départ, j'ai reconnu la sortie de Brest que j'allais prendre le lendemain en pleine nuit. Je suis allé visiter le port du Conquet, à l'Ouest de Brest, pour prendre le BPF (Brevet des Provinces Française)...

 

 

 

(Photo ci-contre prise la veille)

Je suis heureux de vous faire partager un souvenir panoramique de ce petit port Breton du Conquet...

   

Le 12 Septembre 2002, à 4h00, c'est au comissariat de Police de Brest que sonne l'instant du départ. L'officière de Police signe mon départ. Avant de partir, je la remercie de bien vouloir me prendre en photo, et voilà déjà trois minutes de perdues, mais avec toutes les photos qui seront prises, ce ne seront pas les seules minutes de perdues! C'est parti...

     
     

Jeudi 12 Septembre 2002

Brest - Angers: 355 kms...

Il y a peu de monde dans Brest à cette heure avancée de la nuit, une petite montée, une grande descente avant d'arriver au grand pont de Brest en aval de la rade de Brest. Voici une pause souvenir devant un panneau avant d'attaquer quelques autres collines avant la frontière italienne...

 

Dans la douceur de la fin de nuit, j'évite la route N165 en visitant Plougastel Daoulas, Loperhet, la D33, Irvillac. Après Sizun, le jour commence à se lever quand une grande montée se profile... 

Après une cinquantaine de kilomètres, voici le premier col de cette longue traversée. En venant de Grenoble, je ne dois pas être impressionné par ce panneau, mais la montée fut tout de même surprenante. Bref, encore une photo devant ce col pour le rajouter dans ma liste de cols franchis...

 

En début de matinée, il est 8h45 quand j'arrive à Carhaix avec son imposante église montrée ci-contre à gauche. Les enfants se pressent dans l'école, je mange quelques viennoiseries avant de quitter déjà le Finistère. Effectivement, une bonne heure plus tard, j'arrive à Rostrenen où je pointe mon premier contrôle. Comme vous pouvez le constater sur le cliché de droite, le clocher de l'église n'est pas aussi pointu que dans le Finistère. Je reprends la bicyclette pour poursuivre cette diagonale (touristique...)

 
Après...

...voici...

...mieux connu en breton sous...

           

A 11h30, après bientôt déjà 130 kms, je profite de cette pause pour faire quelques emplettes au supermarché. Je mangerai plus loin, dans la cité des Rohans... Avant de partir, voici une vue panoramique de l'église de Cléguérec...


Vers 13h00, je fais une halte à Pontivy pour pique-niquer sur la place du Martray autour des étudiantes qui mangent leurs sandwiches. Avant de repartir, une halte photo s'impose pour admirer le château des Rohan...

 

     

ll est 15h00 quand j'arrive à Josselin,après une route exigente par ses dénivelées, de véritables tobogans depuis Pontivy. Juste avant Josselin, j'ai roulé avec un cyclo qui connait "bien" les diagonales. Il me dit avoir justement fait Brest-Menton en 66 heures. Son affirmation me laisse perplexe. Il réflechit, puis affirme que c'est peut-être Brest-Perpignan. Quoi qu'il en soit, ma diagonale cyclotouriste se poursuit par un second contrôle, de beaux clichés de ce clocher compliqué et du château des Rohan du XVème siècle...

     

Par une route tranquille (la D724), moins d'une heure plus tard, je rejoins Ploërmel. Je me ravitaille rapidement en contemplant encore les églises toujours différentes les unes des autres. A gauche, le vestige de l'ancienne place forte et à droite l'église gothique de Ploërmel. Le ciel devient menaçant mais il s'éclaicira vite...

Après Augan, Guer, voici la fin du Morbihan et l'entrée dans le département de l'Ille et Vilaine. Le village de Maure de Bretagne est vraiment très caractéristique avec la forme et les couleurs de son église. Ici, la pizzéria locale n'est qu'une simple épicerie en semaine, pas de pizza, je me contenterai d'un croque-monsieur plus loin...

     

Vers 19h00, je franchi la Vilaine au Port de Guipry. Voici l'imposante église de Guipry à gauche, et ma bicyclette sur le pont de la Vilaine...

     

Vingt minutes plus tard, sur la D772, je tente de tenir tête à un tracteur (cliché de gauche). Il est chargé et ne parvient pas à me dépasser. Enfin quatre minutes plus tard, je me laisserai dépasser pour garder de l'énergie pour la suite...

(cliché de gauche pris par dessus le casque!)

     

 

 

En soirée, il est 19h45 quand j'arrive à Bain de Bretagne. Comme vous pouvez le voir sur le cliché en haut à gauche, le crépuscule approche mais on distingue encore nettement l'église à la façade claire. Je fais une halte ici pour commander une pizza à emporter que j'aurais le plaisir de déguster à Chateaubriant, dans le département voisin de la Loire Atlantique...

 

La pizza est commandée, elle sera prête dans une heure et demi. La distance qui me sépare de Chateaubriand étant de 30kms, tout cela devrait être largement faisable...

 

Je pars sur cette route bien agréable, mais après Teillay, la route est barrée. La nuit arrive déjà, il n'y a personne pour me renseigner. Dois-je suivre la déviation au risque de me perdre dans la nature, de tomber encore sur des chats, ou alors suivre cette route et tenter de trouver une pizza encore chaude? L'estomac me fait avancer, je suis la route normale...

 

Le revêtement est neuf, les pneus Schwalbe glissent tout seuls sur le bitume. Les signalisations horizontales n'ont pas encore été dessinées. Soudain, une légére descente, le vélo fonce vers la pizzéria sur un bitume très roulant. Personne en face. Cela dure 2kms, finalement 10kms et j'arrive à la fin du chantier, juste avant l'entrée dans Chateaubriant. Plus de peur que de mal, je trouve la pizzéria Arlequin, Rue de la Libération. Ils sont étonnés de voir un cyclo arriver à cette heure-ci et par respect pour les clients bien habillés, je reste au dehors pour consommer ma pizza Vésuvio... (Une adresse à retenir...)

 

A 22h30, je reprends la route vers Angers. L'appareil photo s'endort tranquillement dans la sacoche, il fait nuit, et je ne tarde pas à trouver d'autres chantiers mobiles non indiqués sur mes plans de routes. Je remercie mes dynamos de m'indiquer fidèlement les changements d'humeur du bitume et nous arrivons à 2h00 du matin à l'hôtel Formule 1 de Beaucouzé après avoir visité en pleine nuit le petit hameau de Saint Lambert La Potherie. Après une bonne douche, c'est parti pour trois heures de sommeil, dont deux heures pour recharger les accus de l'appareil photo...

(Pas de photos la nuit...)

Vendredi 13 Septembre 2002

Angers - Chateauroux : 220kms

Juste un mois jour pour jour après ma chute sur un chat en ayant été voir les féminines de la Grande Boucle en Chartreuse, j'attaque vers 6h00, le départ de cette seconde étape. A la sortie d'Angers, une pause s'impose devant le lieu de travail de mes collègues Angevins...

(Cliché de gauche)

Après Trélazé, la D952 est un axe finalement assez encombré. Enfin, c'est dans le brouillard que je continue cette traversée. Au loin, le soleil se lève...

 

(Cliché de droite)

Vers 8h30, j'arrive à Saint Mathurin Sur Loire. Je pointe ce BPF dans un café en déjeunant avec torsades au chocolat et chaussons aux pommes devant la Loire, si large...

Plus tard, dans la matinée, le vent chasse le brouillard. Il vient du Nord-Est et va encore me géner pendant cette journée. Il ne sera pas aussi fort que le Mistral pendant Menton-Hendaye. Bref, c'est ici à Saumur, que je traverse la Loire en pointant mon troisième contrôle de la Diagonale. L'endroit se prête bien à la photo panoramique...

 

Saumur est vraiment un point touristique de cette Diagonale cyclotouriste. A gauche, voici le château, et à droite l'église Saint Pierre que j'ai trouvée quelques hectomètres plus loin...

   

(Ci-contre à Gauche)  

A 11 kms plus loin, vers l'Est, je fais une halte pour vous faire profiter du château de Montsoreau. Il a été rendu célébre par le roman d'Alexandre Dumas "La Dame de Montsoreau"....

 
   
 

     
 

   
(A gauche...)  

En début d'après-midi, après Chinon, la D760 est bien vallonée avec une circulation intense. C'est une route à déconseiller pour une future Diagonale jusqu'à Saint Maure de Touraine...

(A droite)

Finalement, vers 14h30, je rejoins le village de Sepmes sous un temps formidable...

     

Après Sepmes, la D59 est vraiment plus tranquille. Cette petite route à deux voies traverse les champs céréaliers et permet de rejoindre Ligueil dont je vous présente l'église... Mais Chateauroux, terme de cette étape, est encore loin...

 

   

En fin d'après-midi, c'est au travers de petites routes que je rejoins le village de Murs. J'ai déjà traversé ce village deux mois plus tôt pendant mon épopée solitaire de Bordeaux Paris... Après y être passé de nuit, j'apprécie voir à quoi ressemble ce village...

Après Murs, je poursuis la charmante D21 dans l'Indre. A rouler sur des petites routes comme celle-ci, j'aimerais vraiment vous donner le goût des Diagonales...

Mais n'oubliez pas, pendant une diagonale, ça roule! Voici justement l'état de mon compteur en oubliant le petit vent contraire de Nord-Est...

 

C'est pendant les Diagonales que se décline toute la beauté du cyclotourisme! Depuis mon départ de Brest, je n'avais pas encore vu de belles limousines comme celles-ci...

A 18h00, après 182 kms, j'arrive dans la capitale de la Brenne, Mézières en Brenne. Je fais contrôler ma carte de route dans la Boulangerie en expliquant au boulanger ce qu'est une diagonale. Sa femme écoute, me rassure en me disant que je suis dans les temps....

Dans l'Indre, en soirée, la route se poursuit vers l'Est, et voici Vendoeuvres. Il est 19h00 et tellement agréable de cycler à cette heure-ci...

Rien à voir avec le massif armoricain ou la région Grenobloise. La Brenne est le paradis des étangs, des forêts, des petites côtes très douces en cette fin de journée.... Au loin Chateauroux, derrière moi le soleil...

A 20h30, c'est au terme de 220 kms que je concluerais cette seconde étape. Après avoir roulé pendant 575 kms depuis Brest, la moitié du chemin n'est pas encore atteinte, mais l'océan est déjà bien loin... Repos à l'hotel Première Classe, dîner au restaurant Campanile avec une darne de Saumon qui aurait pu être mieux préparée, rechargement des accumulateurs de l'appareil photo... Dodo pour l'équipage vers 23h00...

   
   

Samedi 14 Septembre 2002

Chateauroux - Saint Etienne : 313 kms

Après un long repos de 4 heures 30 minutes, c'est la télévision qui me réveille sur un programme musical de rediffusion. Il est question d'une rétrospective musicale de l'année 1987. On y évoque notament "U2" et leur succès "With or Without You", sans oublier "Désireless" à la coiffure étrange, entourée de gens bizarres dans son clip et qui voyage, voyage... Alors je me lève, en pensant à toutes ces musiques que j'ai chantonnées pendant les révisions de mon BAC, je me dis "Roule, Roule, dans la France"...

A 4h15, je quitte la banlieue de Chateauroux. Par le sud, je vais contourner cette grande ville pour me diriger plein Sud-Est vers le prochain contrôle: La Châtre. Dans la nuit, les deux phares halogènes éclairent la route, dans les descentes, j'enclenche la dynamo arrière pour éclairer au loin et me signaler des voitures venant en face. Après Ardentes, il devient difficile de pédaler car la nuit, je ne vois pas les dénivelées mais je les ressents dans les jambes. C'est au bout de 2 kilomètres que j'arrive au sommet d'une côte où se dresse un hameau "Corlay". Les connaisseurs se rappeleront de ce village dans la banlieue de Loudéac dont le nom signifie peut-être "Sacré Côte!". Bref, de l'autre côté, je trouve une grande descente qui me mène dans la nuit noire dans le village de George Sand: Nohant. C'est un BPF mais tout est fermé pour le pointer. Tout fermé? Peut-être pas! En effet, mon odorat me signale des viennoiseries bien chaudes. Il me suffit de suivre cette odeur pour trouver le boulanger. Un toutou abboie dans la nuit, je frappe dans l'arrière boutique et à 5h30, je fais pointer mon BPF, en gouttant à ces pains aux raisins de l'Indre. Un seul mot: Délicieux....

   

Plus tard, au lever du jour, j'arrive dans un fond de vallée glacial pour faire pointer mon prochain contrôle: La Châtre. La route continue dans le Cher avec le BPF de Chateaumeillant dont voici un souvenir de l'église "Notre Dame la Petite" du XIème siècle (à gauche) et l'église St Genès (à droite)...

     

Il est 9h00 quand j'arrive à Culan, dans le Berry. Frigorifié par la levée du jour, je me réchauffe avec un bon café, un peu de tourisme dans ce village où je pointe encore un BPF. Eclairé par un des premiers rayons de soleil, voici le souvenir du château de Culan... C'est une forteresse médiévale du XIIème au XVème siècle, unique avec ses hourds en bois et ses charpentes gothiques. Il domine les gorges de l'Arnon.... A noter aussi à Culan, un double viaduc de 2 kms qui supportait jadis l'ancienne ligne de chemin de fer de Châteauroux à Montluçon.

   

(Ci-contre à gauche)

Peu de temps après Culan, j'arrive au village de Vesdun avec son église romane du XIIème siècle. Vous trouverez dans ce village un monument qui identifie Vesdun comme centre géographique de la France métropolitaine...

 

(Ci-contre à droite)

Trois quarts d'heure plus tard, la balade continue et me mène dans l'Allier à Vallon en Sully...

   

 

Après une longue traversée dans le brouillard pendant laquelle l'appareil photo est resté blotti dans sa sacoche et dans un sac plastique, j'arrive à Cosne d'Allier en fin de matinée. Au programme, une photo souvenir de l'église, des courses au supermarché Champion et un détour par la poste où j'avais pris soin de m'envoyer des affaires de rechange en poste restante. Le receveur est étonné quand je lui explique que je vais revenir après m'être changé! Il veut en savoir plus. Il sort dehors, voit le vélo avec la plaque "Brest-Menton". Il comprend d'où je viens et je lui explique mon parcours de l'après-midi qui doit me conduire à Saint-Etienne. Il situe bien les premières villes avec les dénivelées qui m'attendent mais ensuite, dans la Loire, il reste évasif en disant "Oh là, c'est dans la Loire...". Bref, je me change, bien content de retrouver des affaires propres et quel souvenir plus tard de retrouver dans ma boîte aux lettres un cuissard sali et séché de transpiration...

   
     

Dans l'après-midi, la traversée continue. Le parcours est bucolique dans la forêt de Dreuille, ici à gauche. Comment renoncer à une diagonale en voyant une aussi belle route tracée dans la forêt.

 Mais ensuite, il faudra franchir quelques côtes et descentes pour arriver au Montet vers 15h00 et admirer l'église médièvale du XIème siècle sur le cliché de droite...

   
     

 Sous le soleil, la randonnée m'amène dans un petit village, La Roche Bransat.

 Ici, je me souviens avoir eu un magnifique point de vue sur tout le nord du Massif Central. A défaut d'une photo sur ces montagnes lointaines, voici juste une photo panoramique du village...

   
 

Vers 15h30, j'arrive à Saint Pourcain sur Sioule (son beffroi datant de 1480 à gauche). Connaissez-vous cet endroit reputé pour sa ficelle? C'est le nom donné au vin de cette région élaboré à partir du cépage Gamay et fêté le premier Samedi de Décembre... 

 

 

 La route devient moins intéressante avec 40 kms de N7. C'est une nationale à deux voies mais quand même sans trop de camions en ce week-end...

 

A 17h00, une pose sur cette N7 pour admirer le château de Lapalisse (ici à gauche)...

 

Bientôt au bout de la N7, 10 kms avant Roanne, j'arrive dans le département de la Loire. A ce moment, je remarque qu'il vient de se passer quelque chose: Parti de la Bretagne, je viens d'arriver à l'extrémité Nord Ouest de (ma) région Rhone-Alpes... La balade continue avec une pause pique-nique à 18h50 à La Pacaudière (ici à droite)...

 

 

Après Changy, et son église (cliché de gauche), la route D8 devient dangeureuse avec la circulation d'un Samedi soir. Vers 21h40, j'arrive à Saint Germain Laval (cliché de droite) où je fais pointer mon contrôle dans un hôtel encore ouvert. La charmante dame est inquiète quand je lui dis que mon but est d'aller jusqu'à Saint Etienne. Elle me proposerait bien une chambre mais tout est complet. L'hôtel F1 est réservé depuis longtemps, donc je continue ma route et j'arriverai sans problème vers 00h30 à Andrézieux Bouthéon, guidé par mes dynamos...

     
     

 

Dimanche 15 Septembre 2002

Saint-Etienne - Sisteron : 271 kms

Après 4h00 de repos à Andrézieux Bouthéon, je tente de repartir vers Saint-Etienne pour une nouvelle étape de cette traversée. Mais le temps est glacial. Je suis frigorifié et je traverse péniblement Saint-Etienne avant d'attaquer un des buts de cette grande randonnée: Le Col de la République que je n'ai jamais encore franchi entièrement...

       

Saint-Etienne me parait glaciale et taillée dans le sens de la longueur. Après sa traversée, je marque une pose pour photographier ces deux panneaux. N'est-ce-pas cet homme qui a commencé à parler de Diagonales en 1929 ??

       
       
       

Au départ de Saint-Etienne, la montée peut paraître surprenante. Finalement, c'est juste une petite sortie dominicale qui dans la fraîcheur matinale, me mène au Col de la République. Dans les quatre derniers kilomètres, la route s'enfonce dans la forêt avant d'arriver au monument dédié à Vélocio... Voilà, je révais depuis longtemps de ce col, je l'ai franchis en me réchauffant... Sauvé par Vélocio...

       

Voici, ci-contre, une rapide pause photo devant la stèle en posant l'appareil photo sur le toit d'une voiture anonyme garée ici...

   
   
   

De l'autre côté du col, c'est le grand soleil avec la chaleur qui revient. Peu de temps après, me voilà arrivé à Bourg-Argental, un autre contrôle de la Diagonale... Au café où je me restaure, le serveur me confirme que Saint-Etienne est une ville glaciale...

   

Dans la vallée du Rhône, après la longue descente du Col de la République, voici un souvenir du Pont sur le Rhône...

 

Après cette traversée du Rhône qui marque une autre frontière de franchie, j'arrive à Montoison (cliché de gauche) avant de pointer à l'autre contrôle à Crest en début d'après-midi... Admirez le plus haut donjon de France avec ses 52 mètres... (cliché de droite...)

 

 
         

Dès la sortie de Crest, je me trouve en terrain connu. En effet, en début de saison, j'affectionne tout particulièrement faire "mon" tour du Vercors pour une randonnée de 300kms. En partant de Grenoble, j'ai l'habitude de filer au sud et de contourner le Vercors par Le Col de Cabre, Die et retour par la vallée. Je retrouve donc cette route connue mais en sens inverse. Peu de temps après Crest, j'ai le plaisir de vous montrer l'église de Aouste sur Sye...

   

Cette départementale D93 est une route à conseiller qui peut vous emmner dans des endroits méconnus, retirés comme la vallée de la Roanne, Valdrôme et le Col de Carabès où la Drôme, que je remonte maintenant, prend sa source. Sur le cliché de droite, voici les ruines du château de Pontaix...

Après Die, ses remparts, sa tour du Purgnon, nous voici à Pont de Quart. C'est ici qu'il est possible de rejoindre le Sud Vercors via les Cols de Menée ou de Grimone. Pendant cette diagonale, je remonte une partie de la Drôme pour rejoindre le pays du Buesch de l'autre côté du Col de Cabre...

     

Il est 19h00 quand j'arrive à Luc en Diois. Une apercue du village avant de continuer la balade...

Plus tard, voici le Claps. C'est ici que la Drôme fait son saut suite à un éboulement de rochers survenu en 1480... Vite le crépuscule arrive, je continue...

     

Nous avons quitté la Drôme qui prend sa source au Col de Carabès, plus au sud. Après Beaurières (cliché de gauche), la nuit va tomber mais le Col de Cabre va se monter facilement. Dans les derniers kilomètres, je serai dérangé par le brâme du cerf. J'essaye de me signaler auprès de cette bête amoureuse en actionnant mon petit nounours qui me sert de sonnette, mais le bougre, il continue! Bref à 20h45, il fait nuit et j'arrive au Col de Cabre, après 30 virages dont 9 épingles à cheveux...

Au Col de Cabre, je renouvelle l'expérience de la pizza commandée à distance. Mais le magasin à Laragne a fermé avant que j'arrive. Mes deux pizza sont donc oubliées et grâce à la fête forraine, je me contenterai de croque-monsieur et d'un cornet de frites. Me voyant, les forrains m'ont offert un beignet. Amis diagonalistes, attention, un beignet, c'est lourd à digérer... Vers 00h30, j'arrive à Sisteron, où il est question de la Vuelta à la télévision. C'est pas une diagonale, çà... Douche et Dodo...

     
     

Lundi 16 Septembre 2002

Sisteron - Menton : 217 kms

Réveil à 5h00 pour cette dernière étape (officielle). Je me prépare au matin glacial mais l'atmosphère est finalement plus tempérée. Je traverse Sisteron en pleine nuit, et la fraîcheur viendra au lever du jour vers 7h00. Sur la N85, un accident ralenti la circulation et j'évite Digne les Bains par une petite route qui me mène directement dans la Clue de Chabrières (cliché de droite...). Ici, je rencontre un cyclo solitaire parti de Montargis et qui va rendre visite à son fils à Antibes. Ca, c'est du cyclotourisme...

 

Je quitte la N85, aussi appelée route infernale, à Barrême avec son église (cliché de droite...) Je pointe le dernier contrôle officiel de ma Diagonale et voici un souvenir du passage de Napoléon...

 

 
 

   

Après Barrême, la N202 est finalement plus tranquille. La route se mèle à la voie ferrée (cliché du viaduc à gauche) avant d'arriver au petit village de Moriez que je visite, avant de gravir le petit Col des Robines. Ensuite, c'est une grande descente vers Saint André les Alpes. Ravitaillement bien mérité...

 
   

En partant de Saint André les Alpes, j'ai été émerveillé par le beau lac de Castillon, alors une photo panoramique s'est imposée... (cliché ci-dessous)

 

 
     
 

 
 

 
 

 

 

 

 

En début d'après-midi, je découvre un autre Col de Toutes Aures après celui de l'Isère et du Vercors. Après une montée dans un paysage bien sec, je bascule dans la vallée du Var, toujours bien aride. Ces routes de montagnes dissimulent des trésors cachés comme ce tunnel taillé dans un rocher (cliché de droite)... Plus loin, je ferai un détour sur la gauche pour aller prendre le BPF de Annot...

 

Dans la grande descente, j'arrive vers 15h00 à Entrevaux, une ville fortifiée par Vauban sous les ordres de Richelieu en 1624. Là encore, une photo panoramique s'impose...

         
 

Pendant toute la descente de la vallée du Var, c'est un vent contraire qui me gène et qui m'emmenerait plutôt vers Brest que vers Menton. Finalement, j'arrive à Nice, vers 18h00 dans une circulation intense...

 
         
 

A Nice, je poste ma carte postale, témoin de mon arrivée prochaine et probable à Menton. Je laisse de côté cette fois-ci la basse corniche et sa circulation pour préférer la moyenne corniche et ses dénivelées. Finalement, juste avant la tombée de la nuit, à 20h00, j'arrive à ...Menton.

 
         
 

Je passe devant le Casino, cherche le commissariat de Police, pour finalement ne pas me rappeler où il se situe. Je demande (certainement) précipitement ma route à une dame qui me répond:

-"Mais c'est là bas, au bout de la rue... Qu'est ce qu'il vous arrive? On vient de vous agresser?"
- "Non Non... Merci...."
 

A 20h00, je fais signer mon arrivée par l'officière de Police que je remercie d'avance pour la photo souvenir. Ensuite, j'ai poussé la balade jusqu'à la frontière Italienne (cliché de droite...)

 

 

         
 

 

Ainsi se termine ma seconde Diagonale de France en 112 heures soit 4 heures d'avance sur le temps maximal autorisé. Pendant ce parcours, j'ai bien apprécié les nombreuses crêpes chocolatées que j'ai consommées.

 

Quelques Chiffres:

1376 kilomètres parcourus en 112 heures dont 24 heures à rouler de nuit, 17 heures de sommeil au total et 16 départements traversés.

 

Ce qu'il faudrait revoir:

La portion de trajet entre Saint Pourcain sur Sioule et Saint Etienne est à revoir. La N7 est dangereuse en semaine, la D8 avant Roanne l'est aussi le Samedi soir...

L'arrivée à Menton: La moyenne corniche est une route où les véhicules circulent vite...

 

 
         

Après avoir fait pointer mon arrivée, j'ai passé une bonne nuit à Menton. Le lendemain, j'ai repris la route pour rentrer à Grenoble en passant par la Grande Route des Alpes que je ne connaissais pas encore. Au programme: Col de Castillon, Sospel, Col de Turini, Saint Martin Vésubie (BPF), Col de Saint Martin, Saint Etienne de
Tinée
(BPF) pour suivre ensuite un diverticule de la Grande Route des Alpes par la Cime de la Bonette, Jausiers, Saint Paul, Col de Vars, Briançon, Col du Lautaret et Grenoble, soit un retour de 379 kms pour 7000 mètres d'élévation avec de belles photos. A refaire...

 
 

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Alors, êtes vous prêts pour une Diagonale ??

jeanpba@free.fr

   

Randonnée réalisée en Septembre 2002 par Jean-Philippe BATTU et

écrite pour votre plaisir cyclotouriste en Décembre 2002